Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours jusqu’à aujourd’hui ?
Je m’appelle Fy Rakotomaharo, j’ai 25 ans. Je suis actuellement en 4e année de Programme Grande École en spécialisation Comptabilité, Conseil & Audit et en alternance en comptabilité générale chez Kaufman & Broad.
J’ai obtenu mon Bac scientifique, spécialité Mathématiques, en 2018. Ensuite, j’ai pris deux années sabbatiques, entre 2019 et 2020, pour me consacrer pleinement aux échecs (entraînements, tournois, etc.).
J’ai réalisé qu’il était difficile d’en vivre à mon niveau sans sponsors, alors j’ai repris mes études, tout en cherchant un moyen de continuer à pratiquer les échecs. J’ai donc intégré le BUT Gestion des Entreprises et Administrations (GEA) au CFA Université et Sport à Paris, ce qui m’a permis de concilier études et passion.
J’ai obtenu mon diplôme en 2024, puis j’ai poursuivi avec la 4e année du Programme Grande école en spécialisation Comptabilité, Conseil & Audit à Paris School of Business.
Pourquoi as-tu choisi la spécialisation CCA ? Qu’est-ce qui t’attire dans ce domaine ?
Pendant mes années de BUT Gestion des Entreprises et des Administrations, j’ai effectué une alternance en contrôle de gestion, et ce que je faisais en entreprise m’a beaucoup plu. C’est ainsi que j’ai découvert mon intérêt pour la comptabilité, l’audit et la finance.
Comment se passe la vie étudiante à Paris School of Business ? Des moments marquants à partager ?
La vie étudiante à Paris School of Business se passe très bien. Il y règne une grande multiculturalité, ce qui permet des échanges très enrichissants.
J’ai représenté Paris School of Business cette année lors des Championnats de France Universitaires 2025, où j’ai terminé 3e. C’était un moment très fort, une fierté de porter les couleurs de mon école à ce niveau.
Parle-nous de ta passion pour les échecs. À quel âge as-tu découvert ce jeu ? Quel a été le déclic ?
J’ai découvert les échecs à l’âge de 7 ans, en regardant mon père jouer avec ses amis à la maison. Ma curiosité a attiré son attention, et voyant mon intérêt, il a commencé à m’initier.
J’ai joué mes premiers tournois à Madagascar à l’âge de 8 ans. Très vite, j’ai commencé à gagner des trophées, ce qui m’a encore plus motivé.
J’ai quitté Madagascar à 14 ans pour avoir plus d’opportunités de progresser et participer à davantage de tournois.
Depuis 2006, je n’ai jamais arrêté de jouer, et j’ai eu la chance de voyager dans plus de 40 pays pour des compétitions internationales. Cela fait aussi partie de ma motivation.
Tu es champion d’échecs, c’est impressionnant ! Qu’est-ce que cela représente pour toi ?
C’est un grand accomplissement pour moi. Je suis Maître International aux échecs et, à ce jour (mai), je suis classé 1142e mondial sur des millions de joueurs.
Mon objectif à court terme est d’obtenir le titre de Grand Maître International (le plus haut titre aux échecs, obtenu par très peu de joueurs), et à long terme, d’intégrer le top mondial.
Ce serait une grande première pour un joueur malgache d’atteindre ce niveau.
Quels sont les plus grands enseignements que les échecs t’ont apportés dans ta vie personnelle ?
Les échecs m’ont énormément appris. J’ai développé une grande capacité de concentration, de patience et de calme, une partie peut durer plus de 7 heures dans les grands tournois !
Ils m’ont aussi appris à prendre des risques calculés. Parfois, cela m’a fait perdre, mais souvent cela m’a permis de progresser et de gagner.
Dans la vie aussi, il faut savoir prendre des risques pour atteindre ses objectifs.
J’ai également développé une facilité d’apprentissage et d’analyse grâce aux échecs. C’est un jeu en constante évolution, surtout depuis l’arrivée des intelligences artificielles. Même les meilleurs joueurs du monde continuent d’apprendre, et il faut se mettre à jour en permanence pour rester performant.
Comment arrives-tu à concilier une formation exigeante et ta carrière de joueur d’échecs ?
J’ai le statut de sportif de haut niveau à Paris School of Business, donc mes absences pour entraînements ou compétitions sont justifiées.
Depuis ma 4e année, j’ai néanmoins réduit mes absences, car rattraper les cours demande beaucoup d’efforts.
Désormais, je me concentre uniquement sur les tournois les plus importants (Coupe du Monde, Championnat de France par équipes, Championnat du Monde par équipes, etc.).
Je m’organise aussi rigoureusement : lors des périodes d’examens, je me consacre entièrement aux cours, et pendant les compétitions, je me concentre à 100 % sur les échecs.
Quels sont tes projets pour la suite, dans les études comme dans les échecs ?
J’aimerais obtenir mon diplôme de Comptabilité, Conseil & Audit d’ici juillet 2026. Je n’ai pas encore défini précisément mon projet professionnel après mes études, mais je souhaite poursuivre ma carrière de joueur d’échecs.
Ce qui est sûr, c’est que je n’arrêterai jamais : pour moi, les échecs sont bien plus qu’une passion !
Un conseil que tu donnerais à un étudiant passionné qui hésite à mener de front ses études et sa passion ?
Ne lâchez rien. Persévérez. Il faut être bien organisé et discipliné pour trouver un équilibre entre études et passion.
Il y aura des sacrifices à faire, mais ils font partie du défi !
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