Penser autrement : nos étudiants plongent dans l’univers design avec Strate

Designer produit et intervenante au sein des Creative Tracks, Emma Lohner, professeure à Strate, partage son expérience auprès des étudiants de Paris School of Business. Convaincue que la pensée design peut transformer notre façon d’innover et de collaborer, elle revient sur son parcours, les projets menés à Paris School of Business et l’importance de cette démarche dans le monde professionnel.

Parcours et approche du design

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Je suis Emma Lohner, je suis designer produit. Après un bac littéraire, j’ai effectué une Classe Préparatoire aux Grandes Écoles en Art et Design en 2 ans, avant d’intégrer Strate École de Design en deuxième année.
Pendant mes études j’ai réalisé plusieurs stages : chez Patrick Jouin ID, Marcel Wanders, Jean Nouvel, Studio 5.5. Aujourd’hui, je travaille au sein de l’agence Tristan Lohner. On fait principalement du mobilier, de l’objet, du luminaire.

Comment définiriez-vous votre approche du design ?

Je suis très attachée à la méthodologie de projet. J’aime passer par le dessin, les croquis, aller chercher des références graphiques et plastiques dans plein d’univers différents. J’essaye de travailler des formes généreuses, fonctionnelles, simples, avec des matériaux que j’aime manipuler. Et surtout, j’ai envie de travailler sur des projets qui ont du sens, une raison d’exister, et qui peuvent être utiles à la société, même à petite échelle.

Sensibiliser les étudiants de Paris School of Business à la démarche design

Pourquoi est-il important de faire découvrir le design aux étudiants d’une école de commerce ?

Il me semble important de comprendre que le design ne se résume pas à faire du “beau”. Il s’agit d’une méthodologie rigoureuse, structurée, orientée vers la recherche de solutions concrètes à des problématiques. En commerce aussi, cette approche trouve tout son sens et peut être appliquée.

Dans l’espace public, dans les transports, dans les services de santé, dans la transition écologique : le design est partout. Montrer cela à des étudiants qui n’ont pas de formation artistique permet de casser certaines idées reçues. Et surtout, de leur donner une méthode qu’ils pourront adapter dans leurs futurs projets professionnels.

Une pédagogie active et immersive pendant les Creative Tracks

Pouvez-vous nous en dire plus sur le module Creative Track que vous avez animé à Paris School of Business ?

Je commence toujours le Creative Track en affirmant que le Design n’a pas nécessairement besoin d’inspiration, contrairement à l’art. Il s’agit surtout de méthode. On travaille avec des contraintes. C’est un processus long, itératif, qui nécessite des essais, des erreurs, de la recherche.

Le thème de cette édition était : « La Gestion d’une Crise ». Chaque groupe a choisi une crise (migratoire, écologique, sociale…) et a dû produire une réponse en appliquant la démarche design.

Je les ai accompagnés dans toutes les étapes : cadrage, recherches, problématisation, création de solution, prototypage, mise en forme. En fin de semaine, les étudiants présentaient leur projet à un jury composé de profils très différents : experts, usagers, investisseurs, etc.

C’est aussi une course contre la montre, ils doivent être efficaces, concis et précis.

Les bénéfices pour les étudiants et leur avenir professionnel

Qu’apporte ce module aux étudiants selon vous ?

Je pense que la compétence principale qu’ils intègrent, c’est de se lancer dans un projet qui leur plaît et de se débrouiller pour le mettre en forme, quitte à apprendre de nouvelles techniques. Ils découvrent aussi l’importance de travailler en groupe, de structurer une idée, de défendre un projet, de savoir parler en public.

À la fin de la semaine, on sent une vraie évolution. Ils prennent confiance, osent plus, comprennent comment formuler des propositions cohérentes.

Un regard sur la création et un conseil pour les futurs professionnels

Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui souhaite développer sa créativité ou explorer de nouveaux domaines ?

Il ne faut jamais être “cannibale”, c’est-à-dire se nourrir uniquement de ce que font les autres dans le même secteur. On finit par tourner en rond et perdre l’innovation. Il faut aller chercher des idées ailleurs. Que ce soit dans la nature, l’histoire, la littérature, la musique, les sciences, c’est ce qui permet de créer quelque chose d’unique.