Retour sur le diner-débat Sport et Développement durable

Retour sur le diner-débat Sport et Développement durable
« Le développement durable ou soutenable est un développement qui répond aux besoins du présent
sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. » CMED
Nathalie Durand (directrice générale de l’Observatoire du Sport et Développement Durable
Historique du développement durable dans le sport français
19ème siècle : pratique du « sport santé », c’est un ressourcement mental et physique pour la population.
Dans les années 1960, les équipements sportifs sont construits en masse, l’EPS rentre dans les écoles grâce au général de Gaulle, c’est une période d’augmentation de la consommation sportive avec le fait de puiser dans les ressources naturelles.
Les années 1980 amènent la professionnalisation et la médiatisation du sport (avec les droits TV, le droit à l’image des joueurs…)
En 1992, le CIO participe au sommet de la Terre qui consacre la notion de « développement durable ». Cela permet au CIO de réfléchir à un développement sportif qui allie les performances sportive, sociétale, environnementale et économique.
En 1994 : Charte de l’environnement
En 1999 : Agenda 21 du mouvement olympique
Depuis 2002, le Ministère des Sports, de la jeunesse et de la Vie Associative s’engage via la stratégie de développement durableEn 2003, le CNOSF publie l’Agenda 21 du Sport français en faveur du développement durableA partir de là émerge une conscience sport et développement durable.
Le sport et le développement sportif : une approche intégrée
Le développement sportif doit s’appréhender en prenant compte à la fois les dimensions environnementales, sociales et économiquesLe développement durable nécessite une stratégie managériale avec une stratégie d’amélioration continue. La première chose à faire et donc d’identifier les enjeux.
Les défis du 21ème siècle
Le sport doit, comme les autres secteurs, faire face aux grands défis du 21ème siècle : la crise pétrolière, le manque d’eau, l’énergie, l’épuisement des ressources, l’effet de serre, les changements climatique, la biodiversité, l’exclusion sociale ou encore la consommation.
Par exemple, le Tour de France 2007 c’est 1 million de litres d’essence, et 6 litres de pétrole pour une chaussure de sport.
Selon Walter R. Stahel, 93% des ressources exploitées dans le monde ne sont jamais transformées en biens ou produits vendus sur le marché, et 80% des biens vendus sont jetés après une seule utilisation.
Il est nécessaire aujourd’hui de s’interroger sur la consommation dans le sport.
Quelques exemples : apport du sport & développement durable
Prendre en compte les critères de développement durable pour les subventions, les nouveaux financements
Optimiser les équipements sportifs par une plus grande satisfaction des usagers et pas la préservation des ressources naturelles
Répondre à des réglementations : taxe carbone, discriminations…
Proposer de nouveaux produits et services sportifs : sport santé, performance, qualité, prestation, hygiène, sécurité, solidarité, responsabilité…
Communiquer par le biais d’une culture sportive : responsabilité, solidarité, précaution
Fédérer autour d’un projet sportif pratiquant, parents, sponsors…
Roland Louvet (Experstad) :
Trop souvent le développement durable est perçu comme un coût et non un investissement. C’est une erreur fondamentale car investir en amont sur un projet qui consacre le développement durable est un investissement qui permettra de faire des économies à long terme.
Démarche durable et collectivités locales
Les exigences d’une collectivité locale diffèrent de celles des autres entités étatiquesEn effet, elles ont certaines exigences très fortes afin de rendre la démarche la plus efficiente possible. Trois aspects sont primordiaux pour une collectivité : la dimension écologique, économique et sociale. C’est l’interaction entre ces trois éléments qui rendra ou non le projet intéressant pour la collectivité. Par exemple, elle devra étudier le patrimoine existant, la cohérence économique du projet ou bien encore les impacts du projet sur les liens sociaux.
Selon Roland Louvet, de la trilogie classique : social, environnemental et économique découle également trois interfaces : vivable, viable et équitable. Elles permettent aux collectivités d’être exigeantes sur des éléments tels que la robustesse des choix, les effets sur la santé et la sécurité ou encore l’acceptation de la populationAfin de rendre le développement durable plus important au sein des projets qui voient le jour, le travail de gouvernance, qui n’est pas aujourd’hui optimum, doit être amélioré 
Démarche durable au vu des privés
Pour que la démarche en faveur du développement durable soit plus efficace, il existe des axes d’améliorations pour l’avenir : la maîtrise foncière et urbanisme (délais de permis de construire,…), le financement, la sécurisation des procédures et enfin l’intégration des clubs au cœur des projets.
L’introduction des privés dans le capital des clubs rend la question du développement durable secondaire en raison du besoin de satisfaire l’actionnaire. A cet effet, les réductions sont recherchées et les budgets qu’on diminue en premier sont aujourd’hui ceux touchant au développement durableFaire comprendre que le développement durable est un investissement et non un coût constitue l’élément majeur qui accélèrera les choses.
Le développement durable : Une option coûteuse mais obligatoire
La désignation du pays hôte de l’Euro 2016 ces derniers jours donne à la France une opportunité énorme permettant de faire évoluer les stades du pays.
 Les opportunités devraient être considérables tant au niveau de l’emploi (15000 emplois en phase de construction et 4500 emplois pérennes dans l’exploitation à venir des stades), que du développement des stades notamment dans leur qualité environnementale. En effet, il existe 36 projets majeurs de stades nouveaux ou rénovés qui vont permettre un rajeunissement du parc français des stades qui se faisait vieillissant. Pour cela il faudra le courage d’aller vers les normes écologiques les plus ambitieuses et les plus récentes.
Interview de Sylvie Viens (Fédération Française de la Montagne et d’Escalade)
Cette fédération très jeune, puisque 40 % des 80 000 licenciés ont moins de 18 ans, se préoccupe du Développement Durable depuis des décennies. En effet, de par la pratique des activités de nature, la fédération a intégré la protection et la défense de l’environnement dans ses statuts. A cet effet, l’éducation des licenciés à travers les moniteurs de club est une mission fondamentale.
Depuis peu (2008), une intégration de la notion de Développement Durable dans les statuts a eu lieu. L’apparition d’un plan stratégique a été prise en compte dans le but de favoriser le développement durableAfin de développer la protection de l’environnement, la fédération a développé des stratégies. La première a été désignée comme étant l’étape des mots qui a pour but  d’expliquer ce qu’est le développement durable afin d’informer, impulser voire imposer. Dans un second temps, la fédération met en place des actions auprès des clubs en favorisant l’éducation du licencié à la nature et au développement durable.
Les objectifs de la fédération pour l’avenir est dans un premier temps de basculer d’une communication interne à une communication externe. Dans un avenir proche, une réflexion va être menée sur la question du recyclage des équipements de la fédération ou bien encore sur comment limiter les pollutions qui rentrent dans la fabrication du matériel nécessaire à la pratique 
Dans un second temps, une réflexion a plus long terme doit être menée concernant l’accessibilité aux sites naturels en essayant de se rapprocher du modèle existant en Suisse qui propose des transports en commun permettant de se rendre sur les différents sites dans la perspective de réduire au maximum les pollutions.
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